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ASTANA (AFP) - Un requin long de trois mètres claque des dents avant de mordre un morceau de poisson que lui tend un plongeur. Le public pousse des cris : en pleine steppe kazakhe, dans l’Océanarium d’Astana, le plus éloigné des mers au monde, les squales font encore plus d’effet qu’ailleurs.
"C’est comme en Espagne", s’exclame une Kazakhe émerveillée. L’établissement, construit en mai 2003 dans la nouvelle capitale du Kazakhstan, à 3.000 km de la mer, accueille aujourd’hui plus de 2.000 poissons d’Amérique du sud et d’Asie du sud-est.
Le show du repas des requins est le temps fort de la visite : ceux qui le savent reviennent à l’heure dite, le matin ou l’après-midi.
 - Un plongeur donne à manger à un requin dans l’Océanarium d’Astana
Après avoir regardé des reptiles et de petits poissons bariolés dans des aquariums isolés, on se retrouve dans un tunnel, comme au fond de l’océan, au milieu de requins, de raies et de murènes.
Des paysannes kazakhes en turban et chaussées de pantoufles, des hommes d’affaires venus de province, un couple avec un nourrisson se mettent sur un tapis roulant pour avancer au rythme des poissons qui se dirigent vers le plongeur.
Protégé par ses gants de métal, ce dernier taquine une femelle requin nourrice qui sort lentement de son refuge au fond du gigantesque aquarium.
Des squales plus dynamiques s’arrachent devant elle un morceau, puis un autre. Affamé, le grand requin accélère et claque des dents. Hommes et femmes glapissent. Le prochain morceau sera certainement pour lui.
On appelle cette femelle requin "la Petite chinoise à cause de ses petits yeux distants. Elle a huit rangées de dents sur chaque mâchoire, mais les plongeurs ne risquent rien : les requins sont nourris régulièrement et donc pas agressifs", assure le guide, Asselia Abouova.
Mais quand un plongeur se coupe un doigt, il évite de travailler ce jour-là, ajoute-t-elle. Le requin est capable de déceler la plus minime trace de sang.
Les plongeurs qui passent dans l’eau 5 ou 6 heures par jour ont chacun une histoire.
"L’un a travaillé en Grèce, un autre en Russie, vous comprenez, ce métier n’est pas très fréquent au Kazakhstan", explique la guide.
Une autre attraction inoubliable mais plus rare est le déjeuner des piranhas. Quand un coeur de boeuf est jeté dans l’eau, un banc de 500 poissons se jette là-dessus et le dévore en moins en 5 secondes.
"Nous avons des choses à apprendre en observant les piranhas, dont la force est l’unité", dit Mme Abouova.
Selon elle, "une approche individuelle" à l’égard de chaque espèce est pratiquée à l’Océanarium : ainsi, on sert des poissons vivants aux caïmans "pour qu’ils ne perdent pas leur aptitude à la chasse".
Les poissons ont été acheminés par avion dans des sacs en plastique, a raconté la directrice du centre Patima Matjanova dans la presse locale.
 - Des enfants visitent l’Océanarium d’Astana
Ils sont restés dans ces sacs jusqu’à ce que la température de l’eau égale celle de l’aquarium. Cinq petits requins ont hésité pendant des semaines avant de quitter la "zone de quarantaine", réservée à tous les nouveaux-venus, selon la même source.
Aujourd’hui, ils vivent dans un élément "écologiquement sûr" créé par toute une usine qui entretient 3 millions de litres d’eau contenant 120 tonnes de sel de mer. Le système d’approvisionnement est composé de 11 km de tuyaux, 34 puissantes pompes et 6 filtres à sable.
A preuve, deux couples d’oscars (un poisson de banc de 30 centimètres) ont eu des petits, se félicite Mme Abouova.
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