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La pierre Vivante

Le 27 février 2007, par Techrecif -
21905 visite(s) - 3 commentaire(s)

Les roches vivantes constituent un élément primordial du décor d’un bac récifal. Et leur raison d’être n’est pas seulement esthétique, loin de là. Bien choisies et préparées, elles sont obligatoires pour l’équilibre du système tout entier.

La première introduction de roches vivantes (= pierres vivantes) dans un aquarium marin date de la fin des années soixante avec ce qu’il est convenu d’appeler la méthode naturelle. La paternité en revient à Lee Chin Eng qui vivait alors aux Philippines. Il fut le premier à transposer directement le milieu naturel dans l’aquarium. Même Si ses bacs n’étaient pas à proprement parler des aquariums récifaux, ils hébergeaient une faune et une flore importantes, peu en rapport avec les organismes qu’il était courant de maintenir à l’époque. Les pierres vivantes prélevées directement dans l’océan lui permettaient d’obtenir une qualité d’eau compatible avec la maintenance de nombreuses espèces fragiles. Enfin, et c’est la raison la plus intéressante, les "cycles" biologiques naturels étaient transposés dans l’aquarium, participant ainsi à l’équilibre de ses fonctions.
Pour bénéficier aujourd’hui encore des bienfaits des roches vivantes, il faut les choisir et les préparer avec soin. Les seules pierres vivantes utilisables dans un bac tropical sont celles provenant des mers chaudes. Celles de la Méditerranée, et a fortiori celles de l’Atlantique et de la Manche, hébergent des organismes adaptés aux climats de ces zones et beaucoup ne peuvent pas survivre dans des conditions de température et de longueur du jour tropicales. Il s’ensuivrait leur mort avec une forte pollution organique. En plus, on se priverait de nombre d’ani¬maux et de végétaux des plus utiles en bac récifal, ou même simplement en bac d’invertébrés classique.
Une roche vivante de qualité se reconnaît d’abord à sa structure aérée - donc à son poids léger pour son volume - et ensuite aux nombreuses Corallinacées qui incrustent sa surface, sans oublier parfois la présence de diverses populations coralliennes qui la colonisent. Ce type de roches "top niveau" étant malheureuse¬ment assez rare, il est difficile d’en constituer entièrement son décor. D’autres roches vivantes sont moins esthétiques, mais tout aussi utiles biologiquement car ce qui est important dans ce cas reste invisible. Beaucoup de réactions intéressantes se déroulent au sein même des pierres telle la dénitrification (c’est-à-dire, en résumant hâtivement, le contraire de la nitrification). La quantité nécessaire dépend du volume du bac et non du poids des roches, variable suivant leur structure. Le décor constitué de pierres vivantes doit occuper environ un tiers du volume de l’aquarium pour pouvoir assurer la stabilité des "cycles". Les roches vivantes sont disponibles soit au détail, déjà préparées et donc prêtes à l’emploi, soit par cartons en provenance directe du lieu de prélèvement. Cette seconde solution est plus économique mais nécessite d’effectuer soi-même le nettoyage de la roche avant de la placer dans l’aquarium. En aucun cas une roche vivante en provenance directe ne doit être employée dans un aquarium en fonctionnement, sous peine d’occasionner une pollution irréversible.

Le nettoyage des roches

L’outillage indispensable est constitué de différentes brosses, dont une brosse àdents, d’un tournevis et d’une paire de gants étanches et solides. On prévoit une bâche sur laquelle seront disposées les pierres, ainsi que différents bacs ou récipients en plastique remplis d’eau de mer préparée à l’avance - densité d’environ 1025 pour une température voisine de 25 0C - qui serviront aux rinçages successifs. L’idéal est d’aménager une petite station de nettoyage (voir schéma).

Lorsqu’on ouvre les cartons, l’odeur informe déjà des aléas du voyage. On commence par sortir les pierres et par les disposer sur la bâche en prenant soin, le cas échéant, de retirer le papier journal qui les enveloppe. L’aquarium destiné à recevoir ces pierres doit avoir été préalablement rempli à moitié d’eau de mer de densité et température correctes, et le système de traitement doit être en fonction. Ecumeur et filtre mécanique sont, Si possible, complétés par un sac de charbon actif placé en diffusion, pouvant également contenir une résine anti-phosphates - billes d’alumine, Aquarium Systems Protein remover, Salifert Phospho-sorb, Amtra Phosphat-reduct, etc. - afin à la fois de réduire de nombreuses toxines issues de la décomposition et d’absorber certains nutriments en excès. Durant cette période, il ne faut pas hésiter à disposer des filtres rapides sur les pompes de brassage et à les nettoyer chaque jour.

Le nettoyage peut commencer. Chaque pierre est inspectée minutieusement afin d’évaluer les organismes qui doivent être éliminés et ceux qui sont susceptibles de survivre. L’opération de nettoyage est longue et fastidieuse mais doit être menée à son terme en une fois. Il ne s’agit pas de remettre la suite à plus tard, les dégradations subies pendant le voyage étant suffisamment importantes. Chaque pierre doit être débarrassée de tous les organismes morts. Les éponges sont délogées des anfractuosités à l’aide du tournevis et éliminées avec la brosse à dents. Les algues sont également arrachées. En ce qui concerne les Halimeda, on peut les conserver Si on le souhaite et les faire sécher. Une fois réduites en poudre, elles constituent un stock d’oligo-éléments naturels bien utiles, une méthode utilisée par le docteur Walter Adey aux Etats-Unis. On ne brosse pas vigoureusement toute la pierre afin de ne pas tout détruire. Les algues coralliennes roses à violettes préservées ensemenceront l’aquarium dans un premier temps. Seuls les sédiments, la boue et les organismes morts doivent être éliminés. Puis on passe aux rinçages successifs de chaque pierre avant de la placer dans le bac.
Parmi les animaux qui ont survécu au voyage, peu sont bienvenus dans le futur aquarium. Les crabes peuvent être placés dans le bac annexe mais pas dans le bac principal. Les vers de feu Hermodice carunculata sont éliminés ainsi que les crevettes-mantes Odontodactylus. Ces deux espèces sont dangereuses et ne doivent pas être manipulées à main nue. Les soies du ver de feu peuvent occasionner de graves brûlures et la crevette-mante est susceptible de sectionner un doigt. Ces animaux se repèrent au claquement sonore qu’ils font retentir ; claquement comparable à un frappement de mains. A ne pas confondre toutefois avec le bruit émis par les crevettes-pistolets (Aipheus, Synaipheus). Celles-ci sont très utiles et doivent être conservées. Leur aspect est celui d’un homard miniature. Ce sont d’excellents nettoyeurs qui animent l’aquarium de leurs claquements, audibles jusqu’à plusieurs mètres du bac évidemment Si l’aquarium est situé près d’une chambre, on peut trouver des hôtes plus calmes. Les ophiures - autres excellents nettoyeurs - sont également àconserver tout comme les escargots. Attention toutefois car certains escargots - en particulier ceux qui possèdent un appendice en forme de trompe - sont des prédateurs. Les cônes, eux, doivent non seulement être éliminés mais la plus grande prudence est conseillée à leur égard. Il ne faut les manipuler sous aucun prétexte car les variétés tropicales de ce coquillage sont armées d’un aiguillon à venin neurotoxique comparable à celui d’un cobra et leur piqûre peut être mortelle pour l’être humain. Heureusement, ces animaux sont assez rares. D’autres organismes encore trouvés parmi les pierres vivantes devront être sacrifiés, de nombreuses espèces étant des prédateurs redoutables. Citons deux autres espèces parfois rencontrées : le ver "palolo" dont la taille peut prendre des proportions gigantesques et un autre ver du genre Eunice. Le premier possède un corps annelé de couleur noire et le deuxième, couleur rouge corail, se distingue par une tête et un corps orné de piquants. Ces espèces ne se remarquent malheureusement bien souvent que la nuit au sein de l’aquarium ou suite à la disparition mystérieuse de certains poissons. Aussi, l’observation ne cesse-t-elle pas après le nettoyage mais se poursuit pendant les premiers jours et nuits après le placement des roches dans l’aquarium. Certains prédateurs restés cachés dans les pierres ne font leur apparition que bien plus tard, parfois après plusieurs mois.

On peut rencontrer couramment sur des pierres de qualité des espèces de coraux et autres invertébrés fixés tels que le corail bleu, Heliopora coerulea, qui encroûte souvent les roches vivantes ainsi que Psamocora contigua, mais aussi d’autres variétés encroûtantes telles que des Pontes, voire des Montipora ou même des Acropora.
D’autres espèces telles que des Xenia ou Clavularia peuvent également se trouver à leur surface et la liste n’est pas exhaustive.

L’agencement du décor

Une fois le travail de nettoyage effectué, il ne reste plus qu’à monter le décor au sein de l’aquarium. Des essais d’agencement effectués auparavant sur la bâche permettent de trouver une disposition adéquate et stable. Il est intéressant d’utiliser une matrice constituée de tubes en P.V.C. alimentaire, matrice placée sur le fond de l’aquarium et qui sert à recevoir le décor afin d’éviter de poser les pierres directement sur a glace du fond. Les avantages sont multiples. L’eau circule tout autour des roches ce qui évite la création de zones anaérobies et de pièges à sédiments sous celles-ci. Une fine couche de sable de faible granulométrie peut être installée à l’avant du décor pour des raisons esthétiques. La finesse du sable permet aux sédiments et aux déchets de rester en surface et en facilite l’aspiration. Les sédiments, en particulier pendant les premiers mois qui suivent l’aménagement de l’aquarium, doivent être siphonnés régulièrement afin d’éliminer les sources potentielles de nutriments qui constitueraient un engrais excellent pour les algues filamenteuses. Lors de l’élaboration du décor dans l’aquarium, les roches les moins intéressantes d’un point de vue esthétique sont placées aux niveaux inférieurs et l’on veille à aérer la structure afin d’assurer une circulation d’eau optimale. Dans ce domaine, un débit de brassage très élevé contribue d’autant à la maturation des pierres, à l’élimination des sédiments et réduit la pousse des algues. Pour ce qui est de l’esthétique, un récif central et "flottant" constitue le fin du fin en la matière.

Avec ou sans lumière

Deux théories s’affrontent en ce qui concerne la nécessité d’éclairer ou non l’aquarium pendant les premières semaines qui suivent l’introduction des roches, chacune reposant sur des arguments valables qu’il est bon de connaître. Eclairer dès le début permet de laisser une chance à tous les organismes qui ont survécu à la surface des roches, mais fournit également une source d’énergie aux algues filamenteuses qui ne manqueront pas d’envahir tout le décor. N’oublions pas que l’eau contient en abondance à cette période tous les nutriments favorables à ce phénomène et qu’il est important que les appareils de traitement d’eau fonctionnent à leur optimum. Ne pas éclairer tout de suite permet d’éviter ce problème. C’est alors seulement une fois que le milieu est redevenu pauvre en nutriments que l’on introduit - en même temps que l’on commence à éclairer - toute la panoplie nécessaire des herbivores et détritivores ainsi que les animaux utiles récupérés dans les roches et qui auront été maintenus dans un bac séparé pendant ces quelques semaines, les taux d’ammoniac et de nitrites résultant du curage des roches vivantes pouvant leur être fatals.

Les pierres vivantes sont indispensables dans un aquarium récifal et doivent être considérées comme telles dans un aquarium d’invertébrés classique. Elles sont par ailleurs utiles dans un bac de poissons seuls où l’on n’a jamais eu besoin de traiter au cuivre ou avec un autre médicament "dur". Dans tous les cas, il suffit simplement de préparer ses pierres et des les utiliser selon les recettes indiquées ici. •

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Il y a 3 contribution(s) au forum.

La pierre Vivante
(1/1) 2 avril 2008, par Xmai
Forum de l'article
    La pierre Vivante
    2 avril 2008,
    par Xmai

    Je viens de lancer un "Jaubert" 160 L.No problemo pour l’instant !Bon mais je n’ai que 2 Kg de pierre vivante ,histoire d’ensemencer,donc je vois évoluer 3 stomatellas, 3 turbos miniscules,divers planctons,qques. invertébrées , etc... Mais je vois un vers qui se marre bien , il est littéralement dans le cailloux , et sort ce qui doit etre une patte , parfois deux ! Il est tres rapide , palpe et se rétracte presto ! Il est encore plus fin qu’un cheveux , qui serait blond...Et qui se termine par une fourche . Le "bras"(à moins que ce ne soit une tete !!) est coudé et peut s’étirer assez loin des divers trous desquels il sort , qui ne sont pas bcp. plus gros que des trous d’aiguille , alors si vous reconnaissez cette betes , faites le savoir ! Merci !
    Toute cette microscopique population occupe maintenant mon aquarium grace à cette pierre que je n’ai pas lavée du tout ! L’aquarium étant immergé depuis 15 jours et la pierre 1 semaine ... Et chaque jour , je découvre un nouvel habitant !



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