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La pression de l’homme a déjà tué 30 récifs. Les Caraïbes s’inquiètent du blanchissement accéléré de leurs barrières de corail. Le corail ne se trouve qu’aux tropiques, dans des mers entre 25 et 29°. Quelque 20 % de la barrière mondiale ont déjà péri.
L’avenir du corail est sombre, il blanchit. Comme pour les humains, c’est le signe qu’il va mal. Les mers se réchauffent un peu trop pour cet animal qui n’aime qu’une étroite plage de température. Les plongeurs le savent bien, on ne le trouve qu’aux tropiques entre 25 et 29 °C, ailleurs il fait trop froid. C’est un être tellement sensible que les biologistes convoquent à son chevet le vocabulaire des pédopsychiatres. Une question les taraude : quelle est la résilience des coraux ? Vont-ils survivre à cette agression inédite, débutée dans les années 1980 ? Cette interrogation vient de faire l’objet d’un rapport de l’UICN, une ONG internationale faisant autorité sur le sujet. Verdict et pronostic : « 20 % de la barrière mondiale ont péri, 24 % sont en danger imminent, 26 % disparaîtront à long terme », écrivent les auteurs, Gabriel Grimsditch et Rodney Salm.
L’effet du stress
Depuis quelques semaines, les spécialistes qui suivent l’évolution du corail multiplient les signaux d’alerte. En particulier aux Caraïbes : « 95 % de nos colonies sont blanches », affirme l’université de Porto-Rico. Même constat à la Barbade ou à Grenade. Car, ces deux derniers mois, la région a connu des chaleurs quelques degrés au-dessus de la normale au moment habituellement le plus torride de l’année. « Il suffit de quelques degrés de plus durant quelques jours pour initier le blanchissement. On voit maintenant mourir des espèces qui n’avaient jamais blanchi », prévient Mary Ann Lucking, une écologiste locale.
Fortement peuplées, les Caraïbes ne comptent pas par hasard la majorité des 30 récifs totalement décimés, avec l’Asie du Sud-Est.
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Voilà une triste nouvelle pour la mer. Le corail est sa forêt tropicale, un écosystème très complexe. Comme la jungle, c’est un poumon qui pousse sur un sol pauvre, le fond des mers tropicale, et fait d’un désert une oasis. Quand la barrière disparaît, elle emporte sa faune et sa flore, un million d’espèces marines différentes. C’est 25 % des espèces de l’océan sur deux centièmes de sa surface.
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Origine de l’article : Les Echos . fr
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